Destin d'un gladiateur

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Varghen
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Destin d'un gladiateur

Post by Varghen »

Parceque j'ai bien aimé Sacred, parceque j'aurais bien voulus vivre à une autre époque, parcequ'il faut toujours réver un peu et partager avec les autres, j'ai écris cette histoire. Bonne lecture! :)

(ceci n'est qu'un premier jet, ne me jugez pas hativement!)



Destin d'un gladiateur



Kotalos se baissa, esquivant un javelot qui fondait sur lui. Il se redressa, et dans le même mouvement, donna un puissant coup de marteau à un soldat en face de lui, lui fracassant la tempe dans un bruit sinistre, tandis qu’il parait un coup d’estoc avec son bouclier.
Son pied fondit, brisant les côtes de l’assaillant qui s’écroula. Une flèche percuta son épaulière, lui écorchant l’épaule. Il pivota sur lui-même et balança un direct du droit à un lancier qui s’effondra, puis s’accroupit, et dans un effort colossal, s’arracha du sol en un saut puissant et atterrit sur l’archer qui venait de tirer, les genoux en avants ; il lui écrasa le sternum et lui enfonça le thorax jusqu’aux poumons.
Il se dressa, et assena dans la foulée un puissant coup de taille à un guerrier sur sa gauche, l’envoyant valser six mètres plus loin.
Se relevant, il scruta le champ de bataille ; les trois survivants se regardèrent l’un l’autre, puis leurs compagnons morts ou inconscients à leurs pieds, avant de fixer de nouveau le guerrier qui leur tient tête et ne semble même pas fatigué. Dans un même mouvement, ils lâchèrent leurs armes, firent volte-face et s’enfuirent en hurlant. Kotalos arma son bras, et projeta son marteau sur un des fuyards. L’arme décrivit une courbe dans l’air du matin, avant de lui fracasser la boîte crânienne. Le bouclier suivit, s’encastrant entre les épaules du deuxième soldat. Voyant ses deux camarades tomber, le dernier survivant courut de plus belle.
Sautant du rocher où il était juché, le gladiateur se reçut en souplesse sur le sol, et d’une foulée à la fois fluide et puissante, s’élança à sa poursuite. En quelques enjambées, il le rejoignit et se jeta sur lui en un plaquage parfait. Terrorisé, l’homme se débattit, et tenta de dégainer une dague. Kotalos lui saisit alors la tête par le menton et le front et exerça une brusque torsion ; un bruit de buche que l’on fend se fit entendre, et l’homme devint cadavre.

Il repoussa le corps, se leva et s’examina : il avait quelques écorchures et coupures aux bras, au torse, et aux épaules, rien de bien grave. Il regarda le champ de bataille. « Douze morts, compta-t-il en achevant un des lanciers, et on dit que les soldats de Dyrnéirr sont presque imbattables ! ».
Pendant quelques instants il resta silencieux, contemplant la nature et le carnage autour de lui, puis finalement éclata de rire.
La liberté était vraiment une chose magnifique ! Plus jamais il ne foulerait le sable de l’arène contre son gré, plus jamais il ne saluerait la foule qui ne l’acclamait pas lui mais son maitre ! Plus jamais il ne serait un esclave !!
Á cette dernière pensée, Kotalos eut un rictus de haine et serra les poings si forts que ses jointures blanchirent. Il s’exhorta au calme, respirant profondément.
Depuis sa naissance, il servait et combattait pour un maitre d’arène sans scrupules, qui l’avait fait devenir un gladiateur d’élite. Il savait manier n’importe quelle arme, y compris ses poings, à la perfection, il pouvait analyser froidement n’importe quelle situation de combat, combattre sans états d’âme contre des adversaires pourtant bien plus forts que lui, il méprisait la douleur et pouvait continuer à se battre même avec un bras tranché et son sang coulant à flots, il était un gladiateur…
Vingt ans d’existence dans une arène, vingt années d’entrainement au combat quotidien, vingt années à survivre chaque jour…. Il lui semblait qu’une vie entière avait défilée ainsi, et qu’en gagnant sa liberté, il venait au monde une seconde fois, cette naissance étant plus réelle et plus agréable que la première.
Le carnage et la mort lui étaient désormais coutumiers, mais il ne put s’empêcher d’être extatique et en émerveillement devant une nature si calme, si tranquille, qui l’était avant que cette patrouille ne l’interpelle et l’agresse, et qui le redevenait maintenant. La plaine était vaste, mais il savait qu’une ville n’était pas très loin, accolée aux montagnes proches.

Au bout d’un moment, il se décida à partir et fouilla les cadavres, ne prenant que l’or et les objets précieux qu’il trouvait, laissant aux corbeaux et aux vautours le soin de ramener l’équilibre dans la nature. Zar Eldor était à l’Est, le gladiateur partait vers l’Ouest.







Il pleuvait lorsqu’il atteignit la ville minière de Churr, connue pour ses gisements de pierres précieuses et de Krygonite, le célèbre métal pratiquement indestructible, dont les plus grands seigneurs équipaient leurs troupes quand ils en avaient les moyens.
Bien qu’elle ne fût pas très peuplée, c’était une véritable place forte, avec une double rangée de murailles, des tours imposantes armée de puissantes balistes et de catapultes disposées aux endroits cruciaux, et une vingtaine de gardes et d’archer gardant un porte de trente pieds de haut, défendue par des barbacanes et des mâchicoulis, une herse imposante prête à être refermée complétant la défense.
« Quel monstre ! se dit Kotalos avec émotion en contemplant la ville. Même l’Arène n’est pas aussi bien gardée ! »
N’étant pratiquement jamais sortit de son lieu de naissance, il n’avait que de vagues idées sur le monde extérieur, bien que beaucoup lui aient longuement décris.
Arrivé à la porte, les gardes croisèrent leurs lances, le regard impénétrable et dur.
-Halte ! dirent-ils, veuillez déclinez votre identité et ce que vous venez faire ici.
Des professionnels.
-Je me nomme Kotalos, je suis gladiateur et je compte m’arrêter ici quelques temps afin de me reposer et accessoirement faire marcher le commerce de cette cité.
-Très bien, déclara un des officiers qui venait de consulter une liasse de portraits accompagnés d’un avis de recherche et d’une récompense. Vous pouvez passer, mais bien qu’on ne vous interdise pas de vous séparer de vos armes, combat, meurtres, vols et viols sont interdit ici, dans tout les quartiers, sous peine de très lourde amende voir de mort.
-Et si l’on m’attaque, ai-je le droit de me défendre ?
-Oui, répondit l’officier avec un léger sourire, si vous pouvez prouver que vous n’avez pas porté le premier coup.
-D’accord, acquiesça le gladiateur. Pouvez-vous m’indiquer une bonne auberge et un forgeron ?
-Vous aurez sans doute également besoin d’un guérisseur, non?
-Ne vous inquiétez pas pour ça, je suis gladiateur, je sais me débrouiller tout seul.

Dix minutes plus tard, après que l’officier lui ait indiqué ce qu’il cherchait, il marchait dans une ruelle propre et bien soigné en arrivant à la taverne du Chêne Centenaire, un établissement de qualité. Il entra dans la salle bondé et se fraya un chemin jusqu’au comptoir, où il réserva une chambre pour une semaine auprès de l’aubergiste.
Une fois installé, il enleva son casque, son plastron, posa ses armes et son bouclier sur la table qui meublait la pièce et laissa tomber son sac sur le lit. Avisant une bassine d’eau, il s’aspergea le visage et le torse, avant de se sécher avec une serviette mise à sa disposition. La chambre était chère, mais il avait suffisamment d’argent. Il y avait une chaise, une commode et une grande armoire à glace complétant le mobilier. Le tout était meublé avec gout, mais Kotalos y était peu sensible.
Il s’approcha de la glace et se regarda. Il y vit un jeune homme massif, d’un mètre quatre-vingt-quinze de haut, au corps musculeux habitué à l’effort intense, recouvert de nombreuses cicatrices. Il avait des épaules de taureau, des biceps de la taille de cuisses, des avant-bras puissant, et des jambes musclées, taillées pour la vitesse et le combat. Ses cheveux roux étaient coupés court, légèrement en brosse avec une courte natte sur la nuque, et une barbe courte en collier ornant son menton et ses joues. Ses yeux étaient bleus, avec des reflets gris métallique, où on y lisait un manque total de pitié et une détermination plus dure que le granit.

Ses récentes blessures suintaient encore un peu, mais se refermeraient bientôt. Les paroles du garde lui revinrent en mémoire. Un guérisseur… Pour ceux qui en avaient les moyens, c’était plutôt un nécromant, ou un magicien. La magie ! Il jura. C’était bien une des choses qu’il haïssait le plus ! Elle lui avait volé sa mère ! Des larmes minuscules lui montèrent aux yeux. Il ne pleurait jamais.
A sa naissance, elle eut du mal à accoucher, et le chirurgien du maitre d’arène dont elle était l’esclave avait du lui faire une césarienne, mais dans sa précipitation il avait été trop brusque, et avait faillit la tuer. Le maitre avait alors demandé à son mage de la soigner avant qu’elle ne meure. Le mage lui servait d’espion, à détecter les autres, à éviter d’être empoisonné, et de garde du corps, mais il était un piètre guérisseur. Il lança à sa mère un sort de régénération, qui eut pour effet de refermer la césarienne. Complètement paniqué, le chirurgien avait alors tiré le bébé d’un coup sec et brutal, lequel, dans un premier sursaut, donna un grand coup de pied. Ces deux chocs avaient déchiré le ventre de la pauvre femme. Le mage lui relança un sort, mais dans sa hâte, il visa Kotalos ; s’apercevant de son erreur, il récidiva, mais il était trop tard : les dégâts subis par Milena, sa mère, étaient trop importants, et elle mourut deux jours plus tard d’une hémorragie interne, après avoir réussi à nommer son fils entre deux crises de délire douloureux. Janeiro avait ensuite fais exécuter le chirurgien, car en tant que maitre d’arène, il tenait à avoir les médecins les plus compétents pour soigner ses combattants et ses esclaves, d’autant plus que Milena était une esclave précieuse, et il s’en était entiché. Elle était d’une redoutable intelligence, ce qui lui avait valu de devenir un peu comme sa secrétaire, plutôt que de servir les gladiateurs et de risquer de se faire violer chaque jour.
Kotalos soupira. Son père était mort en défendant sa mère de brigands qui l’avait vendue au maitre des esclaves de Zar Eldor. Elle venait juste d’être enceinte.
Il regarda de nouveau ses blessures ; le sort du mage, agissant à la naissance même, l’avait transformé. Il guérissait très vite, plus que la normale la plus élevée ; le chirurgien avait du couper et cautériser totalement le cordon ombilical avec l’aide du mage.
Les souvenirs affluèrent dans la mémoire du jeune homme. Janeiro avait ordonné à son meilleur instructeur de former Kotalos dés qu’il pourrait, afin d’utiliser sa capacité pour en faire une machine de combat indestructible. Luden l’avait fait, mais en retardant de deux ans l’entrainement par respect pour la mémoire de Mélina qu’il aimait secrètement, afin qu’il ne devienne pas un objet sans âme. Il l’avait initié à toutes les techniques qu’il connaissait, et ses connaissances étaient vastes, s’aidant parfois de quelques maitres d’armes de passage, instruisait Kotalos de l’anatomie également, chose importante pour connaître les points faibles de l’ennemis et les siens, et mieux comprendre jusqu’à quel point il pouvait utiliser son corps. Et la nuit, il lui parlait de sa mère, rarement, mais suffisamment pour qu’il sache qui il était, non pas une brute stupide, mais le fils d’une femme bonne et juste. Il apprenait et se souvenait de tout, méprisait ses limites, et à chaque jour se surpassait. A sept ans il pouvait tuer un homme en le prenant par surprise, à treize ans il battait un adulte expérimenté. Tout ceci sous la houlette de Janeiro.
Le maitre d’arène était puissant, et contrôlait occultement toute la ville. Son arène était une des plus renommée, ses combattants les meilleurs, ses esclaves les plus beaux. Il recevait des hauts nobles à diner, et possédait une fortune colossale.
Il passa un peu de temps à inculquer des préceptes tels la détermination totale et absolue, la rigueur, la froideur, il lui apprit à ne ressentir aucune émotions, telles que la pitié, la compassion, écheveau que Luden défaisait un peu après chaque leçon. On lui apprit la ruse, la tactique, la feinte, on en fit un gladiateur d’élite.
Lorsqu’il eut vingt ans, Janeiro organisait un combat sans précédent qui lui rapporterait renommée et fortune. Kotalos était alors à son sommet, lorsqu’il lui fût annoncé qu’il allait devoir affronter un combattant extraordinaire, et s’il était vainqueur, son maitre le récompenserait en lui offrant sa liberté.
Pendant un moment, il avait crains cette liberté, refusant de l’accepter, le monde extérieur lui étant tellement inconnu.

La nuit avant son combat, il fit un rêve d’une précision intense. Il vit une femme, assise le dos au mur, ses mains caressant son ventre surdimensionné en murmurant des paroles d’amour et de tendresse, une femme aux yeux d’un bleus foncé et à la chevelure flamboyante, à la grande beauté malgré les malheurs qu’elle avait subie, sa dignité peut-être froissée mais pas entachée. Il se réveilla en sursaut.
-Maman !
Ce cri, unique, avait ouvert une porte dans son esprit, et des sons et des images se déversèrent à flots, tout comme ses larmes.

Le lendemain, il s’avança dans le sable de l’arène, et salua la foule en délire, acceptant la gloire que tous lui octroyaient en cet instant, les femmes qui lui lançaient des fleurs, leurs regards admiratifs dont il se réjouissait. Il salua la tribune d’honneur où son maitre et tout les notables influent siégeaient, puis il se tourna vers la porte d’où sortirait son adversaire, pour un combat à mort, pour la plus grande joie des spectateurs et la plus grande gloire de vainqueur.
Au moment où la grille commençait à se soulever, Janeiro fit un geste que Kotalos ne comprit pas sur le coup, puis le champion apparut.
C’était un orc, un adversaire massif et presque bestial, aux crocs démesurés, avec des épaules gigantesques et un torse de la taille d’un tonneau, qui faisait bien huit pieds de haut. Aucun humain seul ne pouvait espérer en vaincre un seul.
Il comprit alors le geste, qu’il avait déjà vu sur des gladiateurs en fin de carrière. Le combat était truqué ! Il devait se laisser vaincre !
A ce moment là, le gong sonna le début du combat. Avec un hurlement de rage, le fils de Milena saisit son arme à deux mains et fonça sur le monstre. C’était l’adversaire le plus puissant qu’il n’avait jamais vu ! Il bloquait ses attaque presque avec facilité, et frappait avec tant de force que l’armure du pauvre humain qu’il était gémissait et se tordait sous les coups. Cependant, il réussit à lui arracher son arme des mains, et la victoire lui sembla proche. Mais l’orc se jeta sur lui, et tentant de l’égorger à l’aide de ses crocs. Il esquiva, mais fut puissamment mordus à l’épaule. Une douleur terrible fulgura en lui ! Mais l’image de sa mère dansait en lui.
Il saisit alors le monstre par la gorge et le bassin, et dans un effort titanesque le souleva au dessus de sa tête, son sang coulant à gros bouillon tandis qu’une pluie de coup s’abattait sur lui.
-Zar Eldor, regarde ! tonna-t-il.
Ramenant brusquement ses deux mains l’une vers l’autre, et dans un craquement qui résonna dans toute l’arène qui retenait son souffle, brisa l’armure et la solide charpente de l’orc, le tuant sur le coup.
Jetant le cadavre à terre, il récupéra son arme et la leva au ciel, poussant un cri de défi. Puis, il se saisit d’une étoffe dans sa poche, et banda son épaule ruisselante de sang. Indifférent à la foule qui scandait son nom et l’acclamait, il rentra dans les bâtiments en même temps que Janeiro. Il se dirigea dans la salle du maître, lequel l’attendait, furieux.
-Tu désobéis à mes ordres, esclave ! Tu désobéis à ton maitre !
-Vous m’avez promis la liberté si je gagnais ! Et bien c’est fais ! Je suis libre ! Je suis Kotalos, gladiateur libre !
-Après tout ce que j’ai fait pour toi, tu ose me quitter sans rien en retour ?! Je te donne une dernière chance de me servir, et tu deviendras le plus grand des gladiateurs !
Pendant un instant, il faillit accepter, mais le souvenir de sa mère esclave de cet homme se raviva en lui. Sa mère, Mélina…
Une rage brulante se déversa dans son fils, les chairs de son épaule se refermèrent en un instant.
-Crève, chien !! rugit-il.
Il s’élança sur eux, tuant le mage d’un coup de marteaux avant qu’il réagisse, et massacra les gardes. Janeiro dégaina alors un long sabre et se mit en posture de combat. Kotalos le brisa d’un seul coup, puis attrapa à la gorge l’homme qui l’avait élevé.
-Epargne-moi, le supplia-il, je te donne ma fortune !
Sa tête explosa sous le choc de l’impact contre le mur. Il glissa au sol, sans vie.
Des applaudissements retentirent. Luden était là et frappait dans ses mains.
-Bravo, mon garçon, tu y es arrivé, je suis fier de toi.
Kotalos ne répondit pas et haussa les épaules.
-Et bien, que vas-tu faire maintenant ?
-Je pars, je suis libre non ? dit-il avec un clin d’œil. Mais auparavant je pense que je vais un peu me servir dans la caisse de cet esclavagiste, il s’est fait assez d’argent sur mon dos comme ça, non ? Il est temps que je récupère un peu.
« Je me demande seulement ce que va devenir l’arène maintenant. Tu va devenir le nouveau maitre d’arène non ? C’est toi le chef après ce fils de pute, dit-il en désignant le cadavre ensanglanté.
Luden sourit, se baissa et fouilla le corps. Il se releva quelques instants après avec une dizaine de clés, une bague, un bracelet et une carte.
-Tiens, dit-il en lui tendant la carte, c’est la plus détaillée qui existe du monde connus. Il lui avait coutée une fortune ajoutât-il en gloussant. Je pense que tu devrais aussi te servir à l’armurerie vu l’état de ton armure. Il avait toute une collection d’armures, d’armes, de bracelets, brassards, gants, bottes et autres équipement magiques ! Tu pourras te servir à volonté mon garçon, c’est ton cadeau d’entrée dans la vie.

Kotalos regarda de nouveau son équipement : un casque à cornes en bois, peu courbées, assez droites, avec une protection nasale et aux yeux, couvrant les joues. Des inscriptions anciennes y étaient gravées en runes sur le pourtour, et un symbole pourpre et noir sur le dessus, entre les cornes, représentant une figure compliquée évoquant un peu un aigle prenant son envol. L’objet en lui-même était beau.
Son armure était composée d’un haubert de maille léger renforcé par des plaques métalliques et doublé de cuir à l’intérieur. La finition était impeccable, réalisée avec le plus grand soin et art, étudiée pour dévier les coups au maximum tout en ne gênant pas le porteur dans ses mouvements. Il avait aussi une sorte de mini-armure protégeant uniquement le dos et les épaules, laissant le torse à nu et assurant une grande mobilité. Faite dans une matière étrange, à la fois souple comme le cuir et dur comme l’acier, elle était assurément magique. Il la mettait pour voyager, l’équipant d’épaulières en acier trempé avec lesquelles il pouvait aisément défoncer une porte en chêne brut.
Il avait en guise de pantalon une grande ceinture qui lui faisait comme un pagne, qui venait des côtes marines, de là où était originaire son père apparemment. Taillée dans le meilleur cuir et tissu, elle était très souple, et chaude quand il fallait. Des runes magiques y étaient inscrites aussi, mais il ne savait pas les lires. Il irait voir un magicien en ville, afin qu’il lui décrypte tout ça. Ses bracelets de cuirs étaient également ensorcelés, et renforcés de fines bandes de métal, permettant de mieux concentre sa force et son énergie dans ses mouvements. Il avait deux paires de gants, l’une en cuir discrètement renforcée de maille, l’autre était lourde, en acier trempé, un peu comme des gantelets de combats, totalement articulée et cuirassée, ne portant aucun pics mais étant suffisamment dure pour défoncer cranes et armures. Ses jambières, forgées en titane, étaient extrêmement légères, et portaient aussi des inscriptions magiques. Ses bottes, très légèrement fourrées à l’intérieur, s’adaptaient à tout les terrains ou presque.
Pour finir, il caressa son marteau ouvragé au manche de métal, cinq centimètres plus court que la norme habituelle, avec une tête en alliage inconnu de lui, assez lourd mais le dérangeant peu, qu’il maniait d’une main. Il savait manier presque toutes les armes, mais avait une prédilection pour les haches, masses et marteaux, mais ne négligeait pas lorsque l’occasion se présentait d’utiliser des sabres, surtout deux à la fois, bien qu’il les trouvât trop fragiles à son gout. Son bouclier était un hybride entre la rondache et l’écu, dont il avait la forme (un peu pointu vers le bas), mais plus large que la normale, sans être totalement rond. Un magnifique griffon y était peint, mais Kotalos y ferait graver son propre blason, il ne savait pas encore lequel, à la forge de la ville. Il possédait également un poignard à large lame damasniquée, une bourse contenant une centaine de pièces d’or, cent-vingt pièces de platine cachées dans une doublure de son sac, et une quarantaine de joyaux de toutes sortes à valeurs très élevées.
« Voila toute l’étendue de ta fortune, Kotalos le Gladiateur ! pensat-il amèrement. Bah, je trouverais bien un endroit où m’installer ! »
Bien que le fracas des armes ait bercé sa vie jusqu’à maintenant, il ne comptait pas continuer ainsi jusqu’à sa mort ! Bien sur, il aurait du mal à s’arrêter de se battre du jour au lendemain, mais il avait dans l’idée de retourner dans ce qui aurait dut être son village natal, qui était au moins celui de son père. Colonnia, c’est à peu près tout ce qu’il avait pu glaner au près de Luden, lui-même ne savant pas grand-chose sur ces parents. Personne en fait.
Cela faisait loin, mais ça ne le dérangeait pas outre mesure, il n’était pas pressé et entendait bien voir du pays avant !


Emergeant de sa méditation, Kotalos s’aperçut qu’il avait passé longtemps à ressasser ses pensées, la nuit étant tombée depuis peu. Il décida de descendre manger.
Lorsqu’il arriva dans la salle joyeusement animée, il se détendit. Churr était une ville neutre, où l’ordre régnait dans la poigne de fer du dirigeant, un combattant autrefois surnommée « le Cauchemar », qui avait décidé comme lui d’abandonner le combat pour diriger cette cité qu’il avait sauvée par le passé. Etant encore jeune, il était dur mais pas tyrannique, et la ville prospérait sous son égide, le gisement faisant sa renommée,… et sa convoitise.
« Au moins ce soir je ne risque pas une bagarre », pensa Kotalos avec un sourire amusé.
Bien que la salle fut bondée, il dénicha une table de libre, s’assit et héla la serveuse, débordée pour le moment. Le temps qu’elle arrive, il eut tout le loisir de regarder autour de lui. L’auberge était de très bonne qualité, comme tous les établissements en ville. Il n’y avait aucuns mendiants, et chaque bagarres étaient sévèrement punies, tout comme le vol, et encore plus pour le meurtre, bien qu’ils soient presque inexistant. Les rues étaient propres, bien éclairées et les patrouilles nombreuses et bien armées.
Finalement, la serveuse vint vers lui et il lui demanda le menu. Dans cette auberge, le plats n’était pas toujours le même, bien que le cuisinier eût de grandes spécialités. Après avoir commander une ale, une bonne pièce de viande, des légumes cuits à la vapeur et du pain frais, Kotalos dirigea de nouveau son regard sur la foule présente dans l’établissement. Toute la classe sociale y était présente : mineurs, gardes ayant finis leurs tours, marchands, nobles, aventuriers, voyageurs, ouvriers, négociants, commerçants étaient attablés, buvant, mangeant, chantant, riant, pleins de vie.
La serveuse revint, les bras chargés de sa demande et quelque peu curieuse. Le jeune homme la remercia et s’attabla. Sa curiosité était prévisible, car peu de gens dans son genre se souciaient de leur alimentation. Mais l’arène de Zar Eldor était une académie de gladiateur renommée, où l’on prenait soin des combattants, et Janeiro savait bien qu’une bonne alimentation était une des clefs de la réussite.
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Varghen
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Tout en mastiquant, il regarda de nouveau à la ronde, content de ne pas avoir pris ni armure ni arme. Il portait une tunique en feutre sans manche, avec deux brassards en cuirs tressé aux poignets, des braies simples et des bottes en feutre également, et ne dénotait ainsi pas trop dans la foule où les seuls armés étaient les deux vigiles de la taverne et les quelques soldats venus se reposer. Tout en finissant sa bière, il écoutait les conversations qui allaient bon train.
- Le Seigneur Dyrnéirr prépare ses troupes, et d’après ce que l’on sait, il compte bien faire main basse sur nos terres ! déclara un homme richement vêtu bien que ses habits soient ternis par la poussière.
- Qu’ils viennent donc, maugréa un vétéran qui avait une chope à la main, nous avons le Cauchemar, des murs aussi épais que des falaises, des milliers de soldats d’élites armés au Krygonite, des réserves pour tenir un siège de six mois et au moins une centaine de mages ! Nous ne craindrons rien ! clamât-il en ponctuant ses paroles d’un geste de la tête et de la main, répandant ainsi de la bière un peu partout sur la table.
-Peut-être, répondit le voyageur sans se démonter, mais les Seigneurs Brigands peuvent lever toutes leurs troupes facilement. Il dispose d’au moins trente mille soldats dont sept mille cavaliers et douze mille archers ! Nous sommes à peine onze mille, comment allons-nous lui résister s’il décide de s’en prendre à nous ?
-Comment tu sais ça, toi ?demanda un homme à la mine patibulaire et au regard vitreux. A mon avis il y a que les sales chiens à son service pour savoir ça! grogna-t-il.
Quelques un approuvèrent bruyamment, prêts à mettre à mort un éventuel traitre
-Je suis un des émissaires et agents du Seigneur Wulfrick de Churr, répondit-il avec un sourire amusé.
L’ivrogne se calma tout de suite.
« Maintenant que je lui ait fait mon rapport, je peux informer les autres, et je le redis, Dyrnéirr viendra pour la Krygonite et il l’aura.
-Je ne pense pas que le Cauchemar soit d’accord pour que tu démoralise les hommes avec de telles conneries, dit soudain Kotalos en se mêlant à la conversation. Piqué au vif, l’émissaire réagit vivement.
-Qui est tu, toi, pour t’insurger contre les décisions du Seigneur ? Je connais mon boulot et c’est pas un jeune merdeux qui va me donner des leçons !
Très calme, Kotalos le regarda en face et déclara :
-Il n’y a pas longtemps, je t’aurais broyé les crane d’une seule main pour m’avoir insulté comme ça (l’homme blêmit soudain en voyant la lueur dans ses yeux). Je suis peut-être un jeune merdeux à tes yeux, mais je sais juger la valeur de choses. J’ai passé vingt ans dans une arène, dont au moins quinze à me battre chaque jour. Et j’ai appris une chose, c’est que si tu te dis que ton adversaire est trop fort et qu’il va t’écraser sans problèmes, tu as perdu d’avance. La peur est une arme puissante, et l’envoyer en éclaireur est toujours un atout important. Si tu n’as pas peur de ton ennemi, si tu lui montre par ton regard et tes gestes, il verra que tu es déterminé à le tuer, et il aura peur.
« La moitié des adversaires que j’ai battus était plus forts que moi. Certains l’on étés parce qu’ils ont eus peur de l’inconnu, d’autres à cause de ma renommée, et ils se sont vaincus eux-mêmes d’avance. Un combat un contre un est le même qu’un siège ou une bataille réunissant cent mille hommes.
Si du haut des remparts vous voyez arriver les troupes des brigands, vous vous dites : « Ho mon dieu, ils sont trop nombreux, ils vont nous submerger ! », alors, vous aurez peur, vous fuirez, vous vous rendrez, vous mourrez.
Mais si vous vous dites que vous êtes dans une des villes les mieux défendues, que vos murs sont épais, vos soldats bien entrainés et armés avec les meilleurs armes, et que votre chef est un homme qui en a fait cauchemarder plus d’un, si vous vous sentez forts, et que vous êtes sur de vous, vous aurez gagnés la moitié de la bataille. Et les ennemis tomberont sous vos coups comme des mouches, et chacun des vôtres qui tomberont entraineront cinq adversaires avec eux.
« C’est dans cet état d’esprit qu’il vous faudra être lorsque vous les verrez arriver », conclut Kotalos en se relevant.
C’est alors qu’il remarqua que toute la salle était silencieuse et l’écoutait, captivée. Il sut alors qu’il devait ajouter quelque chose, qu’ils attendaient une conclusion sur leur destin.
-Dyrnéirr veut la Krygonite ? Et bien vous la lui donnerez pointe en avant !
Des acclamations et des ovations montèrent de toute l’auberge, laquelle était encore plus bondé, avec des gens qui se pressaient sur le palier pour entendre la harangue.
Kotalos se sentit un peu étourdi. Que leur avait-il dit de si important ? Pour lui, cela avait été simple. Il monta dans sa chambre, accusant un peu la fatigue de sa journée de marche et surtout celle de cette étrange soirée.
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