Posted: Tue Jun 25, 2002 3:39 pm
Y a qq mois, j'ai commencé une histoire. je n'ai pas pu la continuer , faute de temps, mais je la poste içi, afin d'avoir vos avis.
Il s'agit de la première partie du récit Entre Deux Mondes, mais on peut aussi la voir comme une histoire complète.
N'hésitez surtout pas pour les critiques et autres, ca me permettra d'avancer en voyant ce qui ne va pas
Entre deux mondes, on ne sait parfois pas ou l’on se trouve. Pourtant, il suffit de regarder.
Aegile en avait raz la nageoire dorsale !
Qu’Helivan lui demande de l’emmener à la petite île car il avait raté le bateau , cela ne l’avait pas dérangée ; qu’il insiste pour passer près de la barrière de récif dont le spectacle était admirable mais les courant très puissant, passe encore; mais qu’en plus il se plaigne parce qu’elle n’allait pas vite à son goût, ca ca l’énervait !
« Si tu trouve que je vais trop lentement, lui lança t’elle alors qu’elle remontait la tête hors de l’eau pour respirer, tu peux lâcher mon aileron et continuer tout seul. Je suis sûre que tu y arriveras plus vite !
_ Mais les dauphins vont très vite et je pensais …
_ … que parce que j’étais en partie comme eux, j’irais à leur vitesse, c’est ça ? N’oublie pas que je suis ainsi depuis quelques années seulement alors qu’eux nagent depuis leur naissance.
_ Mais …
_ Et si tu continue à te plaindre, je te l’ai dit, je te laisse ici seul pour regagner la côte ou la petite île. Après tout, j’ai d’autres choses à faire que de jouer les remorqueuses.
_ Comme rejoindre la bande de dauphins avec laquelle on te voit parfois ?
_ Par exemple. Il faut bien que j’apprenne à évoluer dans le milieu marin.
_ D’accord, je m’incline. Je te demande juste de m’amener en vue de l’île, je ferais le reste seul. Après, tu pourras faire ce que tu veux. Ok ?
_ Ca me va.
_ Et n’oublie pas que Maman nous a invité à manger ce soir près de l’embarcadère! Tu sais comment elle est …
_ Oh oui, je ne le sais que trop bien! Ne t’en fais pas, j’y serais !
En fin d’après-midi, Aegile retourna vers la cote, au village d’Ysgate près duquel elle et Helivan habitaient. Plongée dans ses pensées, elle évoluait distraitement.
Trois heures auparavant, elle était allée rejoindre la bande de dauphins qu’elle connaissait bien, car ils lui enseignaient depuis quelques années à évoluer dans le milieu aquatique. Aegile trouvait toujours surprenant bien qu’agréable le fait qu’ils la considèrent comme une de leurs semblables. A cela, le fait qu’elle leur ressemblait physiquement n’était pas étranger. Prise de mélancolie, elle se remémora comment c’était arrivé.
Aegile était née mélirane liée au dauphin, animal dont elle avait la nageoire caudale comme d’autres de sa race avaient celle du loup ou du chat. Cela l’avait orienté vers la mer, élément qu’elle aimait beaucoup: elle sût nager avant même de savoir marcher.
Alors qu’elle était âgée de seize ans, elle avait rencontré en bordure de mer un dauphin blanc dressé sur sa queue, son Vitis. Celui ci lui posa une unique question, à laquelle la jeune Aegile répondit sincèrement. Le dauphin blanc disparut alors, mais ne laissa rien derrière lui.
Aegile pensait à ce moment là qu’elle avait échouer et qu’elle n’avait pas été jugée digne d’être Eveillée.
Pour autant, ses attributs mélirans ne disparurent pas, et plusieurs mois après, l’événement qui devait bouleverser sa vie se produisit.
Aegile venait d’avoir dix-sept ans quand elle avait commencé à avoir des douleurs aux jambes et à la queue. Les douleurs prirent une telle ampleur que la jeune fille fut mise au lit. Elle n’en bougeât plus durant des jours pendant lesquelles sa famille et ses amis la soutinrent. Le guérisseur du village traça les runes de soin, mais rien n’y fit. Pourtant, les douleurs, qui avaient entre temps gagnées son dos, finirent par disparaître. Mais lorsque la jeune mélirane tenta de se lever et de marcher, elle n’y parvint pas et eu alors le choc de sa vie. Elle n’avait plus de jambes, mais une queue identique à celle des dauphins que l’on voyait au large d’Ysgate, et une nageoire dorsale. Par la suite, on l’amena au port ou on la mit à l’eau, son nouveau milieu de vie. Son père partit peu après consulter la sage Doralis, la seule mélirane liée au dragon et dont on disait qu’elle voyait dans les desseins du Créateur, pour lui demander pourquoi sa fille était devenue ainsi. Lorsqu’il revint toutefois, il n’apportait pas la réponse tant désirée.
C’était depuis cette époque qu’Aegile évoluait dans l’océan.
Elle émergea de ses pensées et s’arrêta de nager pour se contempler. Son sort aurait certainement pu être pire. Elle était delphine jusqu’au niveau des seins, mais sa queue et son aileron étaient élancés et ne diminuaient pas sa grâce, bien au contraire. Elle avait laissée pousser ses cheveux bruns et ils lui arrivaient presque à la nageoire dorsale. De plus, même si elle était presque en permanence dans le milieu aquatique, Aegile n’en était pas pour autant complètement nue. Elle portait un protège-seins à la fois par pudeur et par utilité, car elle y avait fixé la pochette contenant son couteau.
Oui, son sort aurait certainement pu être pire, car contrairement à ce que l’on avait pensé de prime abord, sa peau ne s’était pas ridé au contact régulier de l’eau salée, mais elle avait plutôt conservé sa douceur. Non vraiment , même si elle se demandait toujours pourquoi cela lui était arrivé, Aegile ne regrettait rien.
D’autant plus qu’elle avait désormais une deuxième famille.
Après qu’elle eu commencé sa deuxième vie, la jeune fille s’était dit qu’elle pourrait apprendrait à vivre en mer en regardant et imitant les dauphins. Lorsqu’une bande s’était rendu compte de sa présence, elle avait aussitôt été entourée d’une dizaine de dauphins qui lui avaient fait comprendre par leur nage et par des caresses du bec qu’ils la considéraient comme une proche parente et qu’ils l’aimaient comme une des leurs. Elle avait alors pris l’habitude de les rejoindre quand elle le pouvait : ils lui enseignaient comment repérer les courants, quelles algues étaient mangeables ( bien que certaines ne soient pas vraiment à son goût ), et quels étaient les coins les plus riches en poissons ( connaissance dont elle avait fait profité le village sous réserve de la modération des pécheurs). Pour sa part, elles les débarrassaient des poissons parasites qui parfois s’accrochaient à leur peau et les remerciaient par de multiples caresses ainsi qu’en participant à leurs jeux.
Depuis quelques temps, leur relation avait pris une autre dimension. Auparavant, elle devinait ce que voulait dire un dauphin à son expression et à sa nage, mais il lui semblait qu’elle commençait à entendre réellement ce que disaient les dauphins entre eux. En plus de cela, leurs caresses semblaient parfois plus intimes et éveillaient régulièrement en elle un désir qu’elle reconnu comme étant sexuel. Elle était parfois à deux doigts d’avoir une relation avec un jeune mâle ( chose qui n’aurait rien eu d’impossible ,étant en partie delphine aussi bien physiquement que physiologiquement …), mais elle s’arrachait toujours à cette attraction et s’en allait lentement, car même si elle brûlait de désir, Aegile ne voulait pas se laisser entraîner, ne s’y sentant pas prête
Entre deux monde, on ne sait parfois pas lequel choisir. Pourtant, chacun doit chercher sa voie.
Le soleil déclinait lentement, quand le repas avec la famille d’Helivan se termina. Il faisait clair jusque très tard dans le sud de Songaren et Ysgate se trouvait à l’extrémité du continent, ainsi Helivan et Aegile purent ils se préparer rentrer chez eux sans craindre l’obscurité.
« Le dernier arrivé à la maison videra les poissons demain ! lança t’elle .
_ Pff, c’est pas juste. Tu sais très bien que tu vas plus vite que moi même quand je cours !
_ Et oui, je le sais. C’est d’ailleurs pour ca que je le dis: vider les poissons est une tâche que j’abhorre.
_ Ca, il est vrai que tu mets plus d’entrain à les manger ! »
Cette remarque les fit sourire tous deux, puis ils partirent, l’un en courant, l’autre en nageant, et tous deux arrivèrent rapidement à la falaise ou était creusé leur habitation.
Le village d’Ysgate avait été fondé dans une crique et deux immenses falaises l’encadraient. L’habitation que partageaient les deux jeunes était à l’origine une grotte dont la seule entrée était sous-marine. C’étaient les dauphins qui en avaient révélé l’existence et lorsque Aegile était allée la voir, elle avait été agréablement surprise. La partie émergé avait la forme et la taille d’une petite maison sans étage; l’entrée immergée formait quand à elle un petit bassin qui s’accordait bien avec le reste. D’après les calculs, la surface extérieure de la falaise était toute proche de l’intérieur de la caverne aussi les hommes du village avaient ils travaillé pour creuser un accès à la caverne. Deux fenêtres avaient été percée dans ce qui était désormais la demeure d’Helivan et d’Aegile.
Le sol avait été poli et égalisé sauf aux alentours du bassin ou une pente douce avait été taillée.
Aegile émergeait à peine du bassin que la porte s’ouvrit et fit entrer le deuxième occupant des lieux.
Celui ci se déshabilla rapidement puis plongea dans l’eau si vite que la femme-delphine en fut surprise.
« Whaa ! Rien ne vaut un bon plongeon avant d’aller se coucher », dit Helivan est sortant la tête de l’eau. Puis, se tournant vers son amie, il ajouta : « Comment a été ta journée ? Pas de bobos à soigner ? Mertisse a apporté les flacons que tu avais demandé.
_ Et bien, ma journée a été agréable et non, je n’ai pas d’écorchures à soigner aujourd’hui. Par contre, je vais me coucher : tu ne peux pas savoir le nombre de voyages que j’ai dû faire aujourd’hui et je suis fatiguée »
Sur ce, Aegile se hissa dans le hamac accroché juste à coté du bassin et s’y installa de son mieux, rapidement aidée par Helivan qui venait de sortir de l’eau. Même si elle possédait de nombreuses attributs en commun avec les dauphins, elle ne pouvait pas comme eux dormir dans l’eau, sous peine de se noyer. Le hamac avait été la solution la plus simple et la plus confortable: en outre, il lui permettait de rapidement replonger à l’eau en lui imprimant une bonne secousse.
Quand elle fut bien installé, Helivan inspecta son corps puis désigna une zone de sa queue et dit alors :
« Pas d’écorchure, hein ? Et ca, c’est quoi ?
_ Ce n’est rien. J’ai dû me frotter à un rocher, c’est tout.
_ Bien sûr, ce n’est rien. Et après-demain, tu vas te plaindre parce que ce sera irrité. Je vais te mettre un peu de baume, ca devrait aller mieux après.
_ Mouais, si tu veux…
_ Et ne me regardes pas comme ça, c’est pour ton bien et tu le sais.
_ Oui maman ! »
Pendant qu’Helivan appliquait l’onguent, Aegile regardait l’intérieur de leur habitation. Son hamac se trouvait juste au dessus du bord du bassin, ce qui lui permettait de l’atteindre facilement. Celui du jeune homme se trouvait tout à coté. Les murs de l’habitation étaient tapissés de lambris de bois, permettant une isolation du reste de la falaise. Un âtre avait été creusé vers l’intérieur et servait aussi bien pour la cuisine que pour le chauffage en hiver. A l’opposé se trouvait une armoire contenant un certain nombre d’onguents. Non loin des hamacs se trouvaient une armoire à vêtement ou tout deux rangeaient leurs effets. Posée tout contre se trouvait la bibliothèque ou étaient posés une dizaine de livres et plusieurs instruments de musiques dont la flûte traversière d’Aegile. Helivan avait ramené les instruments et de nombreuses partitions quand il était revenu du Conservatoire Iridescent. Il avait offert la flûte à son amie et lui avait appris à en jouer. Depuis, il n’était pas rare d’entendre un petit concert joué dans la maison.
Tous les meubles étaient bas, ce qui permettait à Aegile de pouvoir y accéder si nécessaire en rampant hors du bassin.
Une table était positionnée à l’opposé de l’entrée, à droite du bassin et était le domaine d’Helivan. C’est là qu’il composait et rédigeait ses notes.
« Tu crois qu’on ne devrait pas avouer la vérité à ta mère ? demanda soudain la jeune femme. Ca me gène de lui mentir.
_ Par Synaria, tu tiens tant à ce que je partes et que je me retrouve marié?! Sans compter la crise que ferait Hedyrna quand on lui apprendrait qu’on s’est moqué d’elle durant 3 ans.
_ Elle acceptera peut être de comprendre pourquoi tu m’as proposé notre arrangement à ton retour.
_ Alors tu connais mal ma mère, car dés quelle connaîtrait la vérité, je me retrouverais devant une horde de prétendantes avec obligation de choisir ma femme parmi elles. Franchement, je ne me sens toujours pas prêt au mariage. D’ailleurs, si je me mariais, qui te soignerais, qui t’aiderais à faire la cuisine, qui supporterais tes crises d’humeurs ? Je ne suis pas sûr que tu trouve quelqu’un d’aussi arrangeant que moi. »
Aegile gloussa à cette remarque. Il est vrai qu’elle avait eu de la chance lorsqu’elle était devenu à moitié delphine.
Helivan et elle avait été amoureux étant plus jeunes. L’amour était par la suite devenue une solide amitié. Lorsqu’elle avait quatorze ans, il était partis étudier vers l’intérieur du continent, au Conservatoire iridescent.
Il était revenus trois ans après et avait rencontré en route le père de la jeune fille qui était allé consulter la sage Doralis. Ils avaient discuté de la situation au village d’Ysgate et Helivan avait alors vu l’occasion de régler un problème qui le tracassait : sa mère. Hedyrna était une marieuse incroyable : elle avait déjà tente de marier son fils alors qu’il avait à peine treize ans. Ces intentions auraient été louables si Helivan avait été intéressé par le mariage et si Hedyrna n’avait pas été aussi désireuse d’avoir des petits-enfants. Las, l’amour du jeune homme ne se tournait pas vers les femmes, mais vers la musique.
Durant le retour, il avait parlé de son problème avec Jonathon , le père d’Aegile, qui avait compatis ( tout le monde au village connaissait le tempérament d’Hedyrna ). Ils avaient conclu un arrangement secret auquel Aegile avait agréé. La jeune femme-delphine avait besoin de quelqu’un pour l’aider à vivre et d’une attache au monde terrestre, ainsi les deux jeunes joueraient ils le rôle de mariés.
Le rituel fut célébré quatre jours après le retour d’Helivan. Par la suite, le jeune homme fut nommé ménestrel du village et pour fêter sa nomination , il inaugura l’habitation que les membres du villages avaient réalisés dans la falaise pour les jeunes ‘amoureux’. Plus tard, quand il s’était installé, Aegile lui avait demandé s’il pouvait lui enseigner comment jouer de la flûte. Il lui avait alors offert une superbe flûte traversière et lui avait donné des cours. Il régnait entre eux non de l’amour, mais une grande amitié et un profonde complicité. Comme Aegile récoltait régulièrement divers bobos durant ses périples sous-marins, Helivan avait demandé à Mertisse, l’herboriste du village, de lui apprendre à traiter les divers blessures que pourrait avoir sa ‘femme’.
Oui, Helivan avait raison, Aegile ne trouverait certainement personne comme lui et regretterait qu’il doive réellement se marier. Au diable sa conscience et Hedyrna, la situation était très bien ainsi !
Quand la jeune femme chercha des yeux son ami et ‘mari’ pour lui exposer sa conclusion, elle le vit dans son hamac, endormis. Elle sourit et se prépara à le rejoindre dans les bras de Morphée. Inutile de le réveiller pour lui confier ses conclusions, qu’elle était vraiment contente d’être avec lui: il le savait déjà !
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Happiness is a fine cookie and a very big gun.
<font size=-1>[ Ce Message a été édité par: Gunsmith bob le 2002-06-25 15:40 ]</font>
<font size=-1>[ Ce Message a été édité par: Gunsmith bob le 2002-06-26 14:15 ]</font>
Il s'agit de la première partie du récit Entre Deux Mondes, mais on peut aussi la voir comme une histoire complète.
N'hésitez surtout pas pour les critiques et autres, ca me permettra d'avancer en voyant ce qui ne va pas
Entre deux mondes, on ne sait parfois pas ou l’on se trouve. Pourtant, il suffit de regarder.
Aegile en avait raz la nageoire dorsale !
Qu’Helivan lui demande de l’emmener à la petite île car il avait raté le bateau , cela ne l’avait pas dérangée ; qu’il insiste pour passer près de la barrière de récif dont le spectacle était admirable mais les courant très puissant, passe encore; mais qu’en plus il se plaigne parce qu’elle n’allait pas vite à son goût, ca ca l’énervait !
« Si tu trouve que je vais trop lentement, lui lança t’elle alors qu’elle remontait la tête hors de l’eau pour respirer, tu peux lâcher mon aileron et continuer tout seul. Je suis sûre que tu y arriveras plus vite !
_ Mais les dauphins vont très vite et je pensais …
_ … que parce que j’étais en partie comme eux, j’irais à leur vitesse, c’est ça ? N’oublie pas que je suis ainsi depuis quelques années seulement alors qu’eux nagent depuis leur naissance.
_ Mais …
_ Et si tu continue à te plaindre, je te l’ai dit, je te laisse ici seul pour regagner la côte ou la petite île. Après tout, j’ai d’autres choses à faire que de jouer les remorqueuses.
_ Comme rejoindre la bande de dauphins avec laquelle on te voit parfois ?
_ Par exemple. Il faut bien que j’apprenne à évoluer dans le milieu marin.
_ D’accord, je m’incline. Je te demande juste de m’amener en vue de l’île, je ferais le reste seul. Après, tu pourras faire ce que tu veux. Ok ?
_ Ca me va.
_ Et n’oublie pas que Maman nous a invité à manger ce soir près de l’embarcadère! Tu sais comment elle est …
_ Oh oui, je ne le sais que trop bien! Ne t’en fais pas, j’y serais !
En fin d’après-midi, Aegile retourna vers la cote, au village d’Ysgate près duquel elle et Helivan habitaient. Plongée dans ses pensées, elle évoluait distraitement.
Trois heures auparavant, elle était allée rejoindre la bande de dauphins qu’elle connaissait bien, car ils lui enseignaient depuis quelques années à évoluer dans le milieu aquatique. Aegile trouvait toujours surprenant bien qu’agréable le fait qu’ils la considèrent comme une de leurs semblables. A cela, le fait qu’elle leur ressemblait physiquement n’était pas étranger. Prise de mélancolie, elle se remémora comment c’était arrivé.
Aegile était née mélirane liée au dauphin, animal dont elle avait la nageoire caudale comme d’autres de sa race avaient celle du loup ou du chat. Cela l’avait orienté vers la mer, élément qu’elle aimait beaucoup: elle sût nager avant même de savoir marcher.
Alors qu’elle était âgée de seize ans, elle avait rencontré en bordure de mer un dauphin blanc dressé sur sa queue, son Vitis. Celui ci lui posa une unique question, à laquelle la jeune Aegile répondit sincèrement. Le dauphin blanc disparut alors, mais ne laissa rien derrière lui.
Aegile pensait à ce moment là qu’elle avait échouer et qu’elle n’avait pas été jugée digne d’être Eveillée.
Pour autant, ses attributs mélirans ne disparurent pas, et plusieurs mois après, l’événement qui devait bouleverser sa vie se produisit.
Aegile venait d’avoir dix-sept ans quand elle avait commencé à avoir des douleurs aux jambes et à la queue. Les douleurs prirent une telle ampleur que la jeune fille fut mise au lit. Elle n’en bougeât plus durant des jours pendant lesquelles sa famille et ses amis la soutinrent. Le guérisseur du village traça les runes de soin, mais rien n’y fit. Pourtant, les douleurs, qui avaient entre temps gagnées son dos, finirent par disparaître. Mais lorsque la jeune mélirane tenta de se lever et de marcher, elle n’y parvint pas et eu alors le choc de sa vie. Elle n’avait plus de jambes, mais une queue identique à celle des dauphins que l’on voyait au large d’Ysgate, et une nageoire dorsale. Par la suite, on l’amena au port ou on la mit à l’eau, son nouveau milieu de vie. Son père partit peu après consulter la sage Doralis, la seule mélirane liée au dragon et dont on disait qu’elle voyait dans les desseins du Créateur, pour lui demander pourquoi sa fille était devenue ainsi. Lorsqu’il revint toutefois, il n’apportait pas la réponse tant désirée.
C’était depuis cette époque qu’Aegile évoluait dans l’océan.
Elle émergea de ses pensées et s’arrêta de nager pour se contempler. Son sort aurait certainement pu être pire. Elle était delphine jusqu’au niveau des seins, mais sa queue et son aileron étaient élancés et ne diminuaient pas sa grâce, bien au contraire. Elle avait laissée pousser ses cheveux bruns et ils lui arrivaient presque à la nageoire dorsale. De plus, même si elle était presque en permanence dans le milieu aquatique, Aegile n’en était pas pour autant complètement nue. Elle portait un protège-seins à la fois par pudeur et par utilité, car elle y avait fixé la pochette contenant son couteau.
Oui, son sort aurait certainement pu être pire, car contrairement à ce que l’on avait pensé de prime abord, sa peau ne s’était pas ridé au contact régulier de l’eau salée, mais elle avait plutôt conservé sa douceur. Non vraiment , même si elle se demandait toujours pourquoi cela lui était arrivé, Aegile ne regrettait rien.
D’autant plus qu’elle avait désormais une deuxième famille.
Après qu’elle eu commencé sa deuxième vie, la jeune fille s’était dit qu’elle pourrait apprendrait à vivre en mer en regardant et imitant les dauphins. Lorsqu’une bande s’était rendu compte de sa présence, elle avait aussitôt été entourée d’une dizaine de dauphins qui lui avaient fait comprendre par leur nage et par des caresses du bec qu’ils la considéraient comme une proche parente et qu’ils l’aimaient comme une des leurs. Elle avait alors pris l’habitude de les rejoindre quand elle le pouvait : ils lui enseignaient comment repérer les courants, quelles algues étaient mangeables ( bien que certaines ne soient pas vraiment à son goût ), et quels étaient les coins les plus riches en poissons ( connaissance dont elle avait fait profité le village sous réserve de la modération des pécheurs). Pour sa part, elles les débarrassaient des poissons parasites qui parfois s’accrochaient à leur peau et les remerciaient par de multiples caresses ainsi qu’en participant à leurs jeux.
Depuis quelques temps, leur relation avait pris une autre dimension. Auparavant, elle devinait ce que voulait dire un dauphin à son expression et à sa nage, mais il lui semblait qu’elle commençait à entendre réellement ce que disaient les dauphins entre eux. En plus de cela, leurs caresses semblaient parfois plus intimes et éveillaient régulièrement en elle un désir qu’elle reconnu comme étant sexuel. Elle était parfois à deux doigts d’avoir une relation avec un jeune mâle ( chose qui n’aurait rien eu d’impossible ,étant en partie delphine aussi bien physiquement que physiologiquement …), mais elle s’arrachait toujours à cette attraction et s’en allait lentement, car même si elle brûlait de désir, Aegile ne voulait pas se laisser entraîner, ne s’y sentant pas prête
Entre deux monde, on ne sait parfois pas lequel choisir. Pourtant, chacun doit chercher sa voie.
Le soleil déclinait lentement, quand le repas avec la famille d’Helivan se termina. Il faisait clair jusque très tard dans le sud de Songaren et Ysgate se trouvait à l’extrémité du continent, ainsi Helivan et Aegile purent ils se préparer rentrer chez eux sans craindre l’obscurité.
« Le dernier arrivé à la maison videra les poissons demain ! lança t’elle .
_ Pff, c’est pas juste. Tu sais très bien que tu vas plus vite que moi même quand je cours !
_ Et oui, je le sais. C’est d’ailleurs pour ca que je le dis: vider les poissons est une tâche que j’abhorre.
_ Ca, il est vrai que tu mets plus d’entrain à les manger ! »
Cette remarque les fit sourire tous deux, puis ils partirent, l’un en courant, l’autre en nageant, et tous deux arrivèrent rapidement à la falaise ou était creusé leur habitation.
Le village d’Ysgate avait été fondé dans une crique et deux immenses falaises l’encadraient. L’habitation que partageaient les deux jeunes était à l’origine une grotte dont la seule entrée était sous-marine. C’étaient les dauphins qui en avaient révélé l’existence et lorsque Aegile était allée la voir, elle avait été agréablement surprise. La partie émergé avait la forme et la taille d’une petite maison sans étage; l’entrée immergée formait quand à elle un petit bassin qui s’accordait bien avec le reste. D’après les calculs, la surface extérieure de la falaise était toute proche de l’intérieur de la caverne aussi les hommes du village avaient ils travaillé pour creuser un accès à la caverne. Deux fenêtres avaient été percée dans ce qui était désormais la demeure d’Helivan et d’Aegile.
Le sol avait été poli et égalisé sauf aux alentours du bassin ou une pente douce avait été taillée.
Aegile émergeait à peine du bassin que la porte s’ouvrit et fit entrer le deuxième occupant des lieux.
Celui ci se déshabilla rapidement puis plongea dans l’eau si vite que la femme-delphine en fut surprise.
« Whaa ! Rien ne vaut un bon plongeon avant d’aller se coucher », dit Helivan est sortant la tête de l’eau. Puis, se tournant vers son amie, il ajouta : « Comment a été ta journée ? Pas de bobos à soigner ? Mertisse a apporté les flacons que tu avais demandé.
_ Et bien, ma journée a été agréable et non, je n’ai pas d’écorchures à soigner aujourd’hui. Par contre, je vais me coucher : tu ne peux pas savoir le nombre de voyages que j’ai dû faire aujourd’hui et je suis fatiguée »
Sur ce, Aegile se hissa dans le hamac accroché juste à coté du bassin et s’y installa de son mieux, rapidement aidée par Helivan qui venait de sortir de l’eau. Même si elle possédait de nombreuses attributs en commun avec les dauphins, elle ne pouvait pas comme eux dormir dans l’eau, sous peine de se noyer. Le hamac avait été la solution la plus simple et la plus confortable: en outre, il lui permettait de rapidement replonger à l’eau en lui imprimant une bonne secousse.
Quand elle fut bien installé, Helivan inspecta son corps puis désigna une zone de sa queue et dit alors :
« Pas d’écorchure, hein ? Et ca, c’est quoi ?
_ Ce n’est rien. J’ai dû me frotter à un rocher, c’est tout.
_ Bien sûr, ce n’est rien. Et après-demain, tu vas te plaindre parce que ce sera irrité. Je vais te mettre un peu de baume, ca devrait aller mieux après.
_ Mouais, si tu veux…
_ Et ne me regardes pas comme ça, c’est pour ton bien et tu le sais.
_ Oui maman ! »
Pendant qu’Helivan appliquait l’onguent, Aegile regardait l’intérieur de leur habitation. Son hamac se trouvait juste au dessus du bord du bassin, ce qui lui permettait de l’atteindre facilement. Celui du jeune homme se trouvait tout à coté. Les murs de l’habitation étaient tapissés de lambris de bois, permettant une isolation du reste de la falaise. Un âtre avait été creusé vers l’intérieur et servait aussi bien pour la cuisine que pour le chauffage en hiver. A l’opposé se trouvait une armoire contenant un certain nombre d’onguents. Non loin des hamacs se trouvaient une armoire à vêtement ou tout deux rangeaient leurs effets. Posée tout contre se trouvait la bibliothèque ou étaient posés une dizaine de livres et plusieurs instruments de musiques dont la flûte traversière d’Aegile. Helivan avait ramené les instruments et de nombreuses partitions quand il était revenu du Conservatoire Iridescent. Il avait offert la flûte à son amie et lui avait appris à en jouer. Depuis, il n’était pas rare d’entendre un petit concert joué dans la maison.
Tous les meubles étaient bas, ce qui permettait à Aegile de pouvoir y accéder si nécessaire en rampant hors du bassin.
Une table était positionnée à l’opposé de l’entrée, à droite du bassin et était le domaine d’Helivan. C’est là qu’il composait et rédigeait ses notes.
« Tu crois qu’on ne devrait pas avouer la vérité à ta mère ? demanda soudain la jeune femme. Ca me gène de lui mentir.
_ Par Synaria, tu tiens tant à ce que je partes et que je me retrouve marié?! Sans compter la crise que ferait Hedyrna quand on lui apprendrait qu’on s’est moqué d’elle durant 3 ans.
_ Elle acceptera peut être de comprendre pourquoi tu m’as proposé notre arrangement à ton retour.
_ Alors tu connais mal ma mère, car dés quelle connaîtrait la vérité, je me retrouverais devant une horde de prétendantes avec obligation de choisir ma femme parmi elles. Franchement, je ne me sens toujours pas prêt au mariage. D’ailleurs, si je me mariais, qui te soignerais, qui t’aiderais à faire la cuisine, qui supporterais tes crises d’humeurs ? Je ne suis pas sûr que tu trouve quelqu’un d’aussi arrangeant que moi. »
Aegile gloussa à cette remarque. Il est vrai qu’elle avait eu de la chance lorsqu’elle était devenu à moitié delphine.
Helivan et elle avait été amoureux étant plus jeunes. L’amour était par la suite devenue une solide amitié. Lorsqu’elle avait quatorze ans, il était partis étudier vers l’intérieur du continent, au Conservatoire iridescent.
Il était revenus trois ans après et avait rencontré en route le père de la jeune fille qui était allé consulter la sage Doralis. Ils avaient discuté de la situation au village d’Ysgate et Helivan avait alors vu l’occasion de régler un problème qui le tracassait : sa mère. Hedyrna était une marieuse incroyable : elle avait déjà tente de marier son fils alors qu’il avait à peine treize ans. Ces intentions auraient été louables si Helivan avait été intéressé par le mariage et si Hedyrna n’avait pas été aussi désireuse d’avoir des petits-enfants. Las, l’amour du jeune homme ne se tournait pas vers les femmes, mais vers la musique.
Durant le retour, il avait parlé de son problème avec Jonathon , le père d’Aegile, qui avait compatis ( tout le monde au village connaissait le tempérament d’Hedyrna ). Ils avaient conclu un arrangement secret auquel Aegile avait agréé. La jeune femme-delphine avait besoin de quelqu’un pour l’aider à vivre et d’une attache au monde terrestre, ainsi les deux jeunes joueraient ils le rôle de mariés.
Le rituel fut célébré quatre jours après le retour d’Helivan. Par la suite, le jeune homme fut nommé ménestrel du village et pour fêter sa nomination , il inaugura l’habitation que les membres du villages avaient réalisés dans la falaise pour les jeunes ‘amoureux’. Plus tard, quand il s’était installé, Aegile lui avait demandé s’il pouvait lui enseigner comment jouer de la flûte. Il lui avait alors offert une superbe flûte traversière et lui avait donné des cours. Il régnait entre eux non de l’amour, mais une grande amitié et un profonde complicité. Comme Aegile récoltait régulièrement divers bobos durant ses périples sous-marins, Helivan avait demandé à Mertisse, l’herboriste du village, de lui apprendre à traiter les divers blessures que pourrait avoir sa ‘femme’.
Oui, Helivan avait raison, Aegile ne trouverait certainement personne comme lui et regretterait qu’il doive réellement se marier. Au diable sa conscience et Hedyrna, la situation était très bien ainsi !
Quand la jeune femme chercha des yeux son ami et ‘mari’ pour lui exposer sa conclusion, elle le vit dans son hamac, endormis. Elle sourit et se prépara à le rejoindre dans les bras de Morphée. Inutile de le réveiller pour lui confier ses conclusions, qu’elle était vraiment contente d’être avec lui: il le savait déjà !
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<font size=-1>[ Ce Message a été édité par: Gunsmith bob le 2002-06-25 15:40 ]</font>
<font size=-1>[ Ce Message a été édité par: Gunsmith bob le 2002-06-26 14:15 ]</font>